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Art, Littérature
11 mai 2005

En douceur…

2020787466.08.mzzzzzzzLa Femme qui attendait
de Andreï Makine

Véra vit au nord, à la frontière, au bout : au bout de cette immense URSS, de cette empire gigantesque. Elle attend. Elle est cette femme qui attendait. La femme qui attendait. Elle attend son mari, son seul amour, le premier. Son amour qui 30 années auparavant a disparu à la guerre. Porté disparu, pas mort alors il reste l’espoir. Les limites, la frontière est toujours le théâtre de rencontres différentes, toujours des personnages à la marge. Vous l’avez déjà remarqué ? Plus tout à fait ici et pas encore ailleurs. Véra est de cela. Plus tout à fait ici, attendant un ailleurs. L’Union Soviétique des années 70, l’union soviétique et ses immenses régions vides, quasi désertiques. Voilà l’univers de Véra, institutrice d’une classe de 8 enfants qui n’a pour seul autre ambition, en attendant son amour, de s’occuper des vieilles ; pour la plupart des veuves plus âgées de la deuxième guerre mondiale restée, elles aussi, seules. Elles les accompagnent…

C’est dans ce monde que s’immisce en douceur, plein de doute, d’amour, de volonté de comprendre le narrateur.

L’écriture est sur le fil : Un fil de douceur mais le sombre, le tragique semble pouvoir surgir à tout moment.

Et puis c’est en filigrane mais l’actualité me l’a souligné, ce livre est aussi un témoignage de cette grande guerre, de ces 27 millions de « soviétiques » morts pour cette terrible guerre. Des campagnes sans hommes qui survivent plus qu’elles ne vivent. Et les veuves qui pleurent, qui  doivent vivre, partir, revivre…Véra, elle, attend !

C’est dans cet univers à la marge qu’Andrei Makine nous emmène en douceur, sur un fil avant de nous déposer de l’autre côté…nous laissant une étrange et douce impression.

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