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Art, Littérature
27 octobre 2005

Rien est à eux..Tout est à nous..

faut_pas_payer1Faut pas payer
Pièce de Dario Fo
Montée par Jacques Nichet
Avec Dominique Parent , Marie-Christine Orry , Stéphane Facco , Pierre Baux , Malik Richeux , Agathe Molière , Laurent Guitton , Fabrice Dang Van Nhan

Faut pas payer..

Dans le plus pur style de la farce, c’est la lutte des classes dans l’Italie des années 1970 que nous raconte Dario Fo.

Nous sommes à Milan et comme beaucoup d’ouvrières, Antonia et Margherita ne peuvent plus faire face à l’augmentation des prix des loyers. Dans un élan collectif, les femmes du quartier décident l’auto-réduction des prix dans leur supermarché habituel.

Cette pièce est d’une criante actualité. A la classe ouvrière, préférons lui les chômeurs, les sans, les salariés des petits boulots et c’est alors un tableau parfait de notre société libérale du début 21ème que nous livre cette pièce. La mise en scène est talentueuse. Les acteurs resplendissent de vérité et nous emmènent avec bonheur. On rit. Oui les recettes sont finalement assez classiques - le quiproquo fonctionne à plein et à merveille. Mais peu importe, c’est drôle et le message est porté, haut, très haut. Il fait écho, criant de vérité " Faut pas payer " car " Rien est à eux, tout est à nous ". Alors c’est l’éternelle hésitation entre l’acceptation de sa condition de classe ou la révolution. Et allant plus loin, c’est bien l’hésitation entre Révolution ou Sociale démocratie. Principe de réalité et de la transformation sociale ou bouleversement radicaux et révolution ? Ces interrogations qui traversent le peuple de gauche depuis plus de 100 ans. Passionnante politique.

L’autre message porté par cette pièce est la place des femmes. Luttant, en retrait et pourtant encore une fois, plus fortes, plus courageuses.

Cette pièce est drôle et politique. Quand les applaudissements cessent, mon fond d’anarchisme était bien revenu ; au loin mon principe de réalité et l’envie de crier " le pouvoir al popolo " ou " No pasaran ".

Aujourd’hui, je travaille, bien sagement, sûr de la nécessité de la transformation sociale. Enfin, je crois…éternelle hésitation..

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